Retransmission du bilan du Ségur de la santé en 2020, une visio-conférence de bilan, obligé par le confinement lié au Covid . Série de portraits en basse résolution, 98 images simultanées, enfermées dans un même cadre comme un slit-screen. Mettre en matière un écran d’ordinateur.
Le temps, est au centre de mon travail, après les images de télévision, les webcams personnelles, je continue mon travail a travers les images éphémères avec les images générée par les caméras de surveillance de la ville de Nantes via le site d‘infocirculation.fr
Avoir accès à ces images, c’est figer l’instant, une voiture, un piéton, une affiche lumineuse… c’est regarder ses images en tant qu’image de la ville.
Les images de nuits ont un mystère. Les images sont plus altérées par la lumière. Les quartiers sont méconnaissables. Les éclairage des voitures se confondent avec les lampadaires. La pluie cache le paysage. Les éclairages deviennent des traces lumineuses.
Je prélève la ville à partir de ces images non voulues, ces vidéos n’étant là que dans un but utilitaire. Les images que je sélectionne ne surveillent plus rien. Je fait des photos d’écrans, et le passage à la tapisserie permet d’ennoblir ces images qui n’ont pas vocation d’être regardées. Regarder autrement, y voir un témoignage du temps.
Vidéo
TéléNantes dans le cadre d’une présentation lors de la Digital Week. Interview à partir de la 45″
La télévision omniprésente dans la vie actuelle reste une activité passive. La regarder avec un peu de recul, photographier l’écran, capturer une image appartenant en propre à l’univers télévisuel : les logos, les transparences, les transitions, les collages… c’est regarder différemment des images triviales.
Il serait présomptueux de prétendre qu’une telle expérience puisse changer véritablement notre façon de consommer la «télé», mais essayer de modifier ne serait ce que le regard que l’on porte sur le médium c’est déjà reconquérir notre part de cerveau disponible.Changer cette image de médium, c’est l’ennoblir, obliger le spectateur à la considérer comme une image en propre déconnectée de sa fonction initiale. Utiliser une technique ancestrale, la rattacher à l’histoire de l’image.
Une stase de l’image vidéo, retraduite dans un langage ancien. Une sorte de ready-made, une image déjà faite, ennoblie par la tapisserie, luxueuse disproportion entre la technique numérique et la qualité du matériau. Passer de l’écran à la matière.