La télévision omniprésente dans la vie actuelle reste une activité passive. La regarder avec un peu de recul, photographier l’écran, capturer une image appartenant en propre à l’univers télévisuel : les logos, les transparences, les transitions, les collages… c’est regarder différemment des images triviales.

Il serait présomptueux de prétendre qu’une telle expérience puisse changer véritablement notre façon de consommer la «télé», mais essayer de modifier ne serait ce que le regard que l’on porte sur le médium c’est déjà reconquérir notre part de cerveau disponible.Changer cette image de médium, c’est l’ennoblir, obliger le spectateur à la considérer comme une image en propre déconnectée de sa fonction initiale. Utiliser une technique ancestrale, la rattacher à l’histoire de l’image.

Une stase de l’image vidéo, retraduite dans un langage ancien. Une sorte de ready-made, une image déjà faite, ennoblie par la tapisserie, luxueuse disproportion entre la technique numérique et la qualité du matériau. Passer de l’écran à la matière.